Le projet
Emilia est un projet que j’ai commencé en 2023 avec des peintures et des photographies.

Le projet raconte l’histoire d’une cosmogonie, la naissance d’une déesse, une force capable d’organiser le chaos, des ténèbres profondes qui est l’objet de la première partie du voyage.
Cette section est racontée en photographies, 10 images qui ont été tirées à la chambre photographique.
La section suivante raconte l’avènement d’Emilia, comment sa création boulverse l’ordre établi et ramène la lumière sur le monde endolori. Cette section est réalisée en peintures, 12 peintures mesurant toutes 120 x 60 cm.

On pourra consulter l’intégralité du projet sur mon site consacrée uniquement à mon travail en tant qu’artiste.
La dernière section de ce travail raconte l’achèvement de l’avènement d’Emilia. Une fin tout en textile, puisque j’ai demandé à l’une de mes stagiaires en École d’Art de bien vouloir me proposer un corpus de formes et de couleurs pour réaliser des maquettes de tissage. Or, mon élève a été si performante qu’elle m’a proposé des maquettes complètes. Ce travail sera réalisé et présenté prochainement.
Pour le moment, je souhaite présenter des tissages annexes que j’ai décidé de rajouter à l’œuvre, dans la section « ténèbres ». Des tissages-totem qui raconte la matière et l’enlisement, l’animalité, la tribalité et d’autres thèmes qui sont adossés à la thématique principale.
Aussi, la question est la suivante : comment faire pour apporter un tel rendu ?
Le tissage des Totems
Ces totems sont donc des tissages supplémentaires au projet initial. Ils font partie de la première section, à savoir les ténèbres. Il n’est donc pas question de proposer un tissage organisé et lumineux !
Le remettage
J’ai donc choisi un tissage « désorganisé » en mettant en place un remettage aléatoire. En effet, sur quatre cadres, je choisi au hasard et sans schéma préalable les lisses dans lesquelles je passe mon fil de chaîne. Du fait de n’avoir « que » quatre cadres, il y a malgré tout un rythme créé, parce que répétitif. Quatre cadres et autant de pédales, cela fait au minimum 16 combinaisons de tissage possible. Il y a bien sûr des répétitions, ce qui donne une structure malgré tout difficile à identifier.
Les matières

On le sait, mon petit faible en tant qu’artiste textile est la matière. J’en ai beaucoup, j’en connais beaucoup également du fait de mon expérience de lissière et de fileuse. Ce qui est merveilleusement intéressant avec le tissage sur ces métiers est la présence de la chaîne qui a un rôle à part entière dans la réalisation de l’étoffe. Ici, sur l’image ci-contre, on peut voir un extrait du deuxième totem qui est en cours de tissage à l’heure où j’écris ces mots. La chaîne est en lin, la trame est en soie (récupération de sari) et en rayonne pou la partie supérieure. La rayonne apporte un effet extraordinaire de gaze avec la chaine en lin, et bien sûr, je ne m’attendais pas à cela. La lumière se reflète comme sur une matière visqueuse, ce qui était ce que je recherchais. La chaîne est répartie sur 3 fils au centimètre.
Comme on peut le voir, le tissage semble aléatoire mais il existe bel et bien des répétitions, ce qui donne malgré tout un effet déstructuré.
Conclusion
Bien que je tisse sur des métiers qui n’ont « que » quatre cadres, je parviens malgré tout à obtenir des effets recherchés. Ce totem est loin d’être fini, suite au prochain article !
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